Par ses propositions protéiformes passées au crible de la désillusion, Steve Di Geronimo s’applique à transformer un champ des possibles dont l’élargissement ou le déplacement lui ouvriraient des perspectives d’exploration et de vie renouvelées.
Influencé par les philosophies de Spinoza, Nietzsche et Deleuze autant que par l’approche situationniste du Bernin, la vitalité kafkaïenne et les enchaînements explosifs du cinéma américain, il se présente sans nostalgie comme héritier indirect et très appauvri du maniérisme italien ou comme le spécimen tardif d’un romantisme drastiquement désenchanté.
Travaillant principalement à partir de machines-outils, d’interfaces tactiles et d’écrans desquels il tire dessins, tableaux, vidéos et installations en recourant à des procédés de fabrication et à des matériaux variés, une part de sa pratique consiste à expérimenter l’espace pictural comme zone de conciliation de données antinomiques ou conflictuelles. Notamment au travers de peintures numériques où il convoque comme facteurs de hasard des programmes d’automatisation basés sur des algorithmes d’intelligence artificielle et d’imagerie générative.
Il tente ainsi d’imprégner de potentielles émotions et réflexions à ses compositions et agencements et d’activer, par l’affirmation du non-sens, de l’immanence et du tragique, des opportunités concrètes de transfiguration.
